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émissions gaz à effet de serre - Page 2

  • Subglacior : l'arme fatale de la science explore les archives de l'histoire du climat

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    Version miniature de la sonde Subglacior en test dans l'Antarctique, en décembre 2014. Photo LGGE/CNRS/IPEV

    "Quand je serai grand(e), je serai paléoclimatologue !" Il y a peu de chance, voire aucune, pour que votre petit dernier ou sa cousine lâche l'information à la table du prochain déjeuner familial. Et pourtant : réchauffement climatique oblige, la paléoclimatologie, la science qui consiste à comprendre les mécanismes de l'évolution du climat de la planète depuis la préhistoire, devient un métier d'avenir. D'autant que les technologies mises à la disposition des chercheurs ne cessent de progresser.

    Sublgacior : une révolution

    Dernière en date, Subglacior. Le super héros du XXIème siècle est une sonde expérimentale, qui a pour papa le CNRS et pour maman la Fondation BNP Paribas, qui en finance la mise au monde. Destinée à permettre aux chercheurs d'obtenir en un temps record les enregistrements climatiques les plus anciens, Subglacior plongera en 2017, si tout va bien, tout au fond de la calotte polaire de l'Antarctique, à 3 km au-dessous de sa surface. La sonde extraira alors des carottes d'échantillons de glaces préhistoriques, remontant à 1,5 millions d'années, dont les scientifiques examineront la composition. Les glaciologues du CNRS, qui travaillent depuis 2011 sur le projet, n'hésitent pas à parler d'une "révolution": les capacités hors normes de Subglacior vont leur permettre de remonter le temps du climat et d'analyser les changements climatiques anciens. Pour mieux prévoir ceux qui nous attendent.

    "Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir"

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe réchauffement climatique en cours a remis au goût du jour la belle citation du poète antillais Aimé Césaire. Pour pouvoir modéliser les conséquences des évolutions climatiques provoquées par les activités humaines et avoir une idée de ce que pourrait être le climat du futur, la science s'intéresse désormais de très près à tous les éléments qui contiennent les traces naturelles qui témoignent du climat du passé. Fossiles de coquillages, graines, sédiments, poussières, terres, glaces... autant d'archives naturelles du climat dont l'exploration a déjà permis aux chercheurs de montrer qu’une modification radicale de la variabilité climatique se serait produite sur Terre, il y a un million d’années environ. Le climat serait alors passé de périodes de glaciations peu intenses mais fréquentes (tous les 40.000 ans) à des glaciations plus longues et plus prononcées (tous les 100.000 ans). Oui, mais pourquoi ?

    Quel temps faisait-il sur Terre il y a 1,5 million d'années ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreCette transition du climat survenue à l'époque du mi-Pléistocène, pourrait s’expliquer par un changement majeur de la concentration en CO2 dans l’atmosphère terrestre, un peu comme le vit la planète aujourd'hui, avec le réchauffement climatique. C'est pour le vérifier et ainsi résoudre l’une des dernières grandes énigmes des climats passés, que les glaciologues ont besoin de pouvoir atteindre les couches de glace les plus anciennes de l'histoire de la Terre, afin d’analyser la composition des bulles d'air, les concentrations de gaz à effet de serre et les poussières qu’elles contiennent. Et c'est là que Subglacior intervient. Avec les technologies classiques, il aurait fallu quatre ans de forage pour un résultat aléatoire. La nouvelle sonde permettra en seulement deux à trois mois, d’explorer la glace jusqu’à 3 km de profondeur et de collecter des données préhistoriques précises et en temps réel sur le terrain.

    Subglacior, comment ça marche ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe principe de la sonde Subglacior repose sur une technologie laser française innovante, qui permet de mesurer en temps réel, sur un instrument embarqué dans un carottier, des paramètres clés comme les isotopes de l'eau et la concentration en méthane de l'air piégé dans la glac. Grâce aux progrès de la spectroscopie laser, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs ont réussi à miniaturiser l’instrument laser pour le faire tenir dans un tube de moins de 5 centimètres de diamètre qui va plonger au coeur des profondeurs millénaires de la glace de l'Antarctique. Les données qu’il va acquérir seront transmises en continu vers la surface, via une technologie électronique embarquée dans la sonde et un câble électroporteur spécifique de 3.500 mètres de longueur.

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreAprès quatre années de développement et des premiers tests effectués en Antarctique durant les deux hivers derniers, à la base franco-italienne Concordia (photo ci-contre), une prochaine expédition aura lieu l'hiver 2015-2016, avant la validation et le déploiement de la sonde au cours d'une campagne hivernale spécifique prévue en 2016-2017.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le budget total pour la construction de la sonde s'élève à près de 3,2 millions d'euros ; le mécénat de la Fondation BNP Paribas, à 100.000 euros.
  • Réchauffement climatique : l'Australie étouffe sous une vague de chaleur historique

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    A Melbourne, en Australie, c'est la fournaise. Photo AFP

    Dans l'hémisphère sud, c'est l'été. Et cette année, l'été austral est chaud, très chaud. Depuis plusieurs jours, le sud-est de l'Australie subit une vague de chaleur d'une ampleur exceptionnelle qui a provoqué des centaines de brousse et l'interruption des matches de l'Open d'Australie sur les courts extérieurs.

    Il y a un an, déjà

    Il y a très exactement un an de cela, le 17 janvier 2013, Sydney battait tous les records de chaleur enregistrés depuis la mise en place des relevé de températures: le thermomètre avait atteint les 45,8° C  dans l'après-midi. Le précédent record datait de 1939 où la plus grande ville d'Australie avait alors enregistré 45,3° C. "C'est un jour historique pour Sydney aujourd'hui", déclarait Dick Whitaker, météorologiste auprès de la chaîne météo australienne Weather Channel, "Nous n'avons jamais connu de chaleur pareille à Sydney depuis le début des relevés". L'Australie restera la proie  plusieurs semaines durant de vagues de chaleur sans précédent sur les deux-tiers de son territoire et d'incendies ravageurs. En octobre dernier, le sud-est de l'Australie était à nouveau la proie d'incendies d'une ampleur sans précédent et d'une précocité anormale pour la saison, avec des centaines de feux de brousse qui menaçaient la capitale d'un incendie géant. Le printemps austral commençait juste.

    chaleur open australie.jpgEn 2014, toujours plus

    En ce début janvier, les températures dépassent les 40°C à l'ombre depuis ces quatre derniers jours dans l'Etat d'Australie méridionale, où 109 personnes ont dû être hospitalisées ces trois derniers jours, épuisés par la chaleur ou victimes de grave déshydratation. A Melbourne, la capitale de l'Etat voisin de Victoria qui accueille l'Open d'Australie, le jardinier d'une école, âgé de 76 ans, est mort mercredi après s'être évanoui, terrassé par la fournaise. On s'en doute, les joueurs de tennis et les ramasseurs de balle ne sont pas à la fête et sont particulièrement affectés par la chaleur étouffante et intense qui enveloppe Melbourne:vomissements, évanouissements et malaises sont le lot de plusieurs d'entre eux. Les organisateurs ont dû déclencher la Extreme Heat Policy ("politique en cas de chaleur extrême") pour suspendre, jeudi, les matches prévus sur les courts extérieurs, jusqu'à 17h00 locale. Les matchs ont repris ce vendredi et certains joueurs résistent plutôt bien : la chaleur suffocante n'a aucunement perturbé Novak Djokovic et Serena Williams, lesquels se sont qualifiés en coup de vent mercredi pour le troisième tour de l'Open d'Australie.

    Le risque du grand incendie

    De même que l'an dernier, lescarte australie.png feux de brousse font rage dans les deux Etats, dont 800 en Australie méridionale où les autorités  craignent "un schéma d'agravation des incendies pour les 48 prochaines heures". Pour John Nairn, responsable des service météo de l'Etat, Adelaide, la capitale, pourrait bien battre son précédent record de chaleur, qui était de 46,1°C en janvier 1939. Dans l'Etat de Victoria, plus d'un millier d'incendies se sont déclaré en l'espace de vingt-quatre heures, provoquant un mort ce vendredi. Les violentes rafales de vent prévues pour aujourd'hui, accroissent le risque d'incendies échappant à tout contrôle.

    +12°C en 2013

    Le deuxième volet du cinquième rapport du GIEC sur le réchauffement climatique écrit que pour l'Australie, " le changement climatique augmentera le nombre de jours de conditions extrêmes propices aux incendies ". En 2013, la moyenne d'augmentation des températures en Australie, par rapport à la normale, a été de +12°C et l'année a été la plus chaude jamais enregistrée. Toujours en 2013, la Commission gouvernementale australienne sur le climat a indiqué dans un rapport que le changement climatique contribuait à l'enregistrement de ces chaleurs intenses et que l'exception deviendrait la règle. Après l'Open de tennis de Melbourne, ce dimanche 19 janvier, c'est la saison 2014 de cyclisme qui doit s'ouvrir à Adelaide, avec le "Tour Down Under" qui se déroule jusqu'au 26 : pour les coureurs, c'est ultra-chaud devant !

    L'Australie suffoque, le gouvernement regarde ailleurs

    Pourtant, le ministre de l'environnement australien, Greg Hunt, a boudé le sommet sur le climat qui s'est tenu à Varsovie en novembre dernier. Il a préféré rester à Canberra pour y défendre, devant le Parlement, le premier texte du gouvernement conservateur de Tony Abbott, élu en septembre : l'abrogation des outils de lutte contre le réchauffement mis en place par les travaillistes, dont l'emblématique taxe carbone...

    Cathy Lafon

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